Résumé : |
Au mois d'août 1914, le Hainaut est brutalement envahi par les forces allemandes. La province vit, ensuite, quatre longues années, subissant avec peine l'autorité exercée par l'occupant à tous les niveaux de pouvoir. Dans de telles conditions, le gouvernement provincial se retrouve placé dans une situation très délicate et d'importance cruciale : quelles attitudes et quelles stratégies faut-il adopter devant l'envahisseur ? Comment réparer les dommages subis ou atténuer leurs conséquences, sauvegarder les infrastructures et, surtout, limiter, dans la mesure du possible, les mesures abusives et les exactions subies par la populations ? "Quand il y a un occupant, il y a aussi un occupé. C'est intéressant de voir comment ça se passait concrètement et comment l'institution provinciale a pu faire acte de résistance, de courage là où on ne l'attendait pas", commente Serge Hustache, actuel président du Collège provincial.
Suite à l'incendie du Delta-Hainaut, le principal bâtiment administratif de la Province, en 1990, et à la perte d'une grosse partie du patrimoine historique, la recherche de documents d'époque s'est révélée un véritable défi pour Marie Arnould : "c'est aux Archives de l'État et au Grand-Hornu que j'ai trouvé une mine de renseignements sur l'organisation du ravitaillement pendant la guerre 14-18, ravitaillement auquel les autorités provinciales ont été impliquées".
Après avoir évoqué l'organisation du gouvernement provincial au début du XXe siècle, Marie Arnould s'intéresse à l'action de l'administration au cours du conflit en accordant une attention particulière au Conseil provincial, à la Députation permanente, au gouverneur Maurice Damoiseaux et aux présidents du Conseil François André et Louis Canon-Legrand. Elle examine ensuite l'organisation et les mesures pratiques adoptées par le Comité provincial de Secours et d'Alimentation, mis en place dès l'automne 1914. "Ce comité se réunissait à l'Institut Warocqué. Il était chargé du ravitaillement, le problème principal pendant la Première Guerre mondiale. Le comité de secours venait en aide aux nécessiteux par la distribution de vêtements et de soins".
Mais l'enquête ne se limite pas à une description du rôle joué par les principaux organes de décision provinciaux. Elle se penche également sur la destinée de plusieurs institutions et centres hainuyers importants au début du XXe siècle : l'Institut provincial d'Hygiène et de Bactériologie, le site du Grand-Hornu, les ascenseurs du Canal du Centre, l'Université du Travail, l'École de Culture et d'Élevage d'Ath, l'Institut des Aveugles de Ghlin, l'Observatoire de la Santé du Hainaut, l'École d'Horticulture de Tournai, l'École normale provinciale de Mons, le Lycée et l'Athénée du Plateau Warocqué à Morlanwelz, l'École de Nursing de Mons. "Je parle également de la Maison Losseau. Léon Losseau était un érudit, il collectionnait des livres sur le Hainaut. Pendant le conflit, il achevait des grands travaux entamés avant la guerre. Ces travaux ont été arrêtés en 1916 quand l'état major allemand a décidé de réquisitionner la maison pour y installer le Prince de Bavière. Léon Losseau et sa mère ont du laisser leur magnifique maison aux Allemands".
"Le Hainaut au coeur de la Grande Guerre" est donc une étude historique approfondie, basée sur de nombreux documents d'archives et illustrée d'images pour la plupart inédites, qui jette la lumière sur une période dramatique et primordiale pour le destin de la province de Hainaut. |