Résumé : |
Le souci, quand nous disons "Je t'aime", c'est que nous ne savons pas exactement ce que nous disons. Livrons-nous notre vérité intime ? Ou obéissons-nous à une vieille histoire façonnée par la philosophie grecque, l'Église chrétienne et les romans d'amour ? Le "Je t'aime" est-il un "stratagème banal", comme le suggère Nicolas Grimaldi ? ou un "mercie" adressé à l'existence, comme l'affirme André Comte-Sponville ? Ici, plus qu'ailleurs, l'exercice de clarification s'avère utile. Et il dessine trois chemins pour qui veut commencer à s'interroger sur l'amour aujourd'hui. Car après la chute des idéaux, l'antique Éros reste une expérience de la transcendance, signale Jean-Luc Marion. Il prend aussi le visage d'une résistance aux lois du capitalisme, pour Alain Badiou. Et il échappe toujours aux explications de la science, constate Richard David Precht. C'est que l'amour est avant tout une parole. Un "Je t'aime", explique John Searle, capable d'embarquer ses acteurs dans la plus imprévisible des aventures : quelque part entre la passion malade et l'altruisme sublime. |