Résumé : |
Faut-il nous résigner à remiser le grec au magasin des accessoires du passé ? Certainement pas, car en même temps que se réduit à rien la place du grec littéraire dans nos sociétés, celle du vocabulaire venu du grec ou créé sur des modèles grecs augmente rapidement.
C'est par centaines que surgissent chaque année en français les termes scientifiques ou techniques qui sont en fait "grecs" par leur conformation et, de ce fait, pratiquement internationaux.
Chassé par la porte, le grec revient par la fenêtre. A travers vingt-cinq siècles d'histoire, c'est en définitive aux Grecs de l'époque d'Aristote que nous sommes redevables pour une bonne part de l'essor prodigieux des techniques occidentales. Ce sont les qualités de clarté, de concision, de densité de leur langue qui ont, seules, rendu possibles la communication et le progrès scientifique. Que l'on essaie d'imaginer, par exemple, comment pourrait fonctionner la médecine moderne, si elle devait remplacer les quatre ou cinq mille "dérivés" grecs qu'elle utilise constamment par des mots de notre fonds national ?
C'est à ces divers besoins, de rédaction, d'explication et de culture, que ce petit manuel s'efforce de répondre. Il fait apparaître entre les mots des rapports inattendus ; il les relie à l'histoire la plus ancienne de la pensée occidentale. Il fournira, espérons-nous, matière à bien des réflexions nouvelles ; et en tout cas, à un meilleur emploi de notre langue. |