Résumé : |
L'incroyable révolution industrielle et scientifique qui marqua la fin du siècle dernier et provoqua un renversement des valeurs traditionnelles toucha non seulement les idées mais aussi les mœurs et les conceptions artistiques. Ainsi en fut-il de la peinture, qui, depuis la Renaissance attachée à imiter scrupuleusement la nature, vit ses représentants, frappés par les applications nouvelles de la chimie, de l'électricité ou de la mécanique, se mettre à en étudier les effets possibles sur leur art et à rechercher les moyens techniques nouveaux qui leur permettrait d'abandonner la reproduction fidèle de la nature - la photographie est née - pour se lancer à la conquête du mouvement et de la lumière. Au souci de réalisme fit alors place celui de créer l'émotion pure, de capturer la "sensation fulgurante de l'instant"...
Certains peintres en vinrent même, après une patiente analyse des éléments de la couleur et de la qualité de la lumière, à perdre de vue la ligne et la teinte qui définissent l'objet et à séparer chaque ton en une multitude de points juxtaposés destinés à ne plus montrer que "la vibration colorée de l'écorce de la nature". L'imagination ainsi libérée de l'idéalisme plastique et livrée à la seule recherche de la sensation pure, ils créeront une vision du monde tout à fait nouvelle, à laquelle sera attachée le nom d'impressionnisme.
L'impressionnisme "a nettoyé l’œil des peintres", dira Elie Faure. Désormais, plus rien n'est pareil; la voie est ouverte, au cubisme d'abord, puis à toutes les tendances qui suivront... |